J’habite Alençon depuis maintenant plus de 6 mois, j’ai d’abord logé vers les bords, du côté de Perseigne, puis élu domicile bien au centre : l’excellente librairie de la ville est à trois minutes, le cour des halles est au pied, la boulangerie, le coiffeur, la laverie, le bureau de poste, tout est à quelques pas, et, nec plus ultra : la bibliothèque, ces rangées de livres… La proximité des commerces et des services de base permet de tout faire à pied, pour moi c’est essentiel puisque je suis un piéton naturel, ni permis ni voiture depuis toujours une vie à pied.
Je viens de la capitale, deux cent fois plus grande ! On m’y demande « mais qu’est-ce que tu lui trouves, à ce trou ? », je sais maintenant ce que je lui trouve, à ce trou, il a un charme : de la douceur.
Douceur.
Le mot m’est venu, il y a peu, maturation d’une sensation : pour parler d’Alençon, il faut commencer par dire sa douceur.
Depuis trois jours il fait un froid de canard, avant il avait plu, tant et tant, cela ne finira donc jamais ?! Ce ciel bas… Il n’empêche, rien de cela ne contrarie cette impression, de douceur.
D’où provient-elle ?
C’est encore confus.
En premier lieu, bien sûr, Alençon est à taille humaine, à taille de piéton.
Même si, du centre à la piscine, il faut compter une petite demi-heure à pied, par la rue de Villeneuve. Les grands équipements semblent être volontairement évacués du centre ville. Tout comme l’installation de grandes surfaces commerciales aux limites des communes limitrophes a pompé les commerces du quotidien, la droguerie, la quincaillerie - de première nécessité pour un nouvel arrivant. Le centre est-il destiné à ne devenir qu’un espace muséal et stérilisé, sans vie quotidienne ? Quelques commerces de luxe, les meilleures boulangerie de la ville.
Décrire la ville.
Il faudra parler des automobilistes, évoquer les noms des rues, le bâti, il y a beaucoup à dire sur Alençon la douce …quel beau slogan….
Il faut que je parle, que j’écrive, petit à petit : écrire sur le lieu où je vis est ma façon de m’y installer, me sentir chez moi, vivre.