Salvador de Bahia, quartier du Rio Vermelho, mardi 31 décembre 2013 matin. Je suis revenu sur mes pas, pour achever le contournement du Morro da Paciência, par la Orla maintenant. Cette portion-ci porte le nom de rua da Paciência. Et la praia da Paciência est dans mon dos à moi qui prends cette photo pour le mur, de soutènement, anciennement graffé, mais le temps a passé avec le soleil qui grille et les pluies qui délavent, la mauvaise qualité du support, les moellons sont quasiment apparents sur une bonne longueur, bref le pictural s'estompe. Remarquer aussi, ce n'est pas une fresque faite à plusieurs, mais des tranches successives de mur, une section par graffeur. Les thèmes sont anciens, cela ne se fait presque plus à Salvador, du moins dans cette petite portion de la ville, même par les grands commençants. Sur la continuité du mur à droite, le projet d'une fresque est en cours d'exécution. Mur blanchi, le patron dessiné en jaune citron, l'artiste a commencé à colorer les segments, la chose représentée relève du monde marin, peu importe, c'est un travail de recherche sur les couleurs. On n'est donc plus du tout dans le graff fait à la va-vite, à potron-minet, clandestin, destructeur.
À côté une intervention qui avait passé inaperçue, à l'air de rien du tout, mais une voiture est passé et j'ai vu quelque chose bouger, arrêté, attendu un autre véhicule, ce sont des brillants collés au mur et quand quelque chose passe devant les reflets, les éclats, les rayons changent, du coeur, et ce coeur bat, c'est étonnant. Pourtant le fond du mur a le teint grincheux, malgré cela, des étincelles de gaieté.
Je termine cette note par un rappel de la matière mère, ses couleurs fascinantes, et la vue d'un site à la beauté négligée, sans les sachets de plastique à traîner dans les herbes c'eut été une photo pour carte-postale.