Mardi 24 janvier 2012, en début d'après-midi. Elle était là, cette vieillarde misérable, la même que celle que j'avais photographiée en mai 2005 (cf. note 24), qui m'avait lancé une injonction cuisante, repérée à nouveau l'an passé, mais de ce côté-ci, sur le trottoir Saint-Antoine. Elle était sans ses paquets, ses sacs, sans plus rien. Un seau blanc, pour recevoir les aumônes? Et comme il pleuvait, elle se protégeait avec des bouts de carton, arrangés autour de la tête, autour des jambes. Elle regarde le monde passer, au niveau des jambes, ne lève pas la tête, regarde tout droit, ne voit que cela, des jambes défiler, et plus loin, le spectacle confus en perspective de la circulation sur Rivoli. Le mini-toit de carton tenu d'une main. Elle, elle est une vraie indigène du quartier. Apparemment elle ne le quittera que les pieds devant. Où dort-elle la nuit?