133-1: février 2001; 133-2: février 2010
Regard vers la place du Châtelet,
133-1: sur le trottoir aval, 133-2: sur le trottoir amont.
Le Pont au Change a un léger dos d'âne.
Les trottoirs sont larges.
Les lampadaires à lyre sont posés en retrait de la bordure, ils sont marrons clairs, ont la facture classique.
Le garde-corps est une balustrade de calcaire blanc ; la tablette est arrondie; par ce froid, le contact d'un garde-corps métallique serait gelant immédiatement, la pierre procure une fraîcheur progressive, mais au premier frisson, il sera déjà trop tard, le gel aura saisi les entrailles.
Le pont a le privilège d’être dallé en granit.
Les gens marchent sur la pierre. Ils ne s’ennuient pas sur du gris d'asphalte. Ils marchent sur du solide posé. C'est un pont de pierre jusque sous les pieds.
Au dur, au gris, s'opposent les corps, la chair.
Les hommes avancent, un pied devant l'autre, un bras jeté le côté, écharpe autour du coup, sac au bout d’une main, sac, sacoche, besace, contenant des intimités, des choses à faire.
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De gauche à droite et de bas en haut: 133-3, 4, 5, 6 7 et 8
L'appareil était réglé sur le zoom à 4,5. La Tour de l'Horloge ne passait pas entière dans le cadre. J'ai pris une seconde photo rien que du sommet, et alors je me suis mis à viser les sommets des tours tout autour.
Tournoiement, vertige.
Puis lors du montage, j'ai rajouté l'image prise auparavant, du ciel au-dessus de la place du Châtelet.
Ce jour-là était tempétueux.
Les giboulées glacées se succédaient.
Même les véhicules semblaient chassés.
Sur le fleuve, le passage de navires a rappelé l'attention vers le bas, l'eau.